Jaune. Un dégradé en fait. Une demie-sphère comme un petit bol.

A l’extérieur, un jaune tournesol parsemé d’aspérités, de petites rides comme si l’enveloppe avait été fripée avant d’être déposée, ou des petits cratères, comme des petits coups qu’on aurait donné dessus.

Je baladais mes doigts sur sur cette texture plastique semi-rigide. La couche intérieure, plus claire, creusée comme un bol et épaisse d’une mousse délavée jaune pâle donnait naissance à un champ de petites trompes au bout desquels s’agitaient des grains noirs plats recouverts d’une fine enveloppe orange translucide.

Après le touché, je plongeais mon nez dans le creux du bol humant le parfum exotique qui s’en dégageait. Les grains glissaient les uns sur les autres lorsque j’inclinais la coupe sur le côté et les fragrances d’été me parvenaient plus prononcées.

Je n’ai pas retenu davantage mon envie de goûter cet étrange objet.

Je plongeais délicatement une petite cuiller pour ne prendre que quelques grains orangés et la portait enfin à ma bouche.

Du sucre d’abord. Et la douceur sur ses pas. L’âme du soleil imprimée. La texture orange unifiait le goût, comme si les graines étaient agglomérés, donnant plus de consistance à la saveur qui pénétrait et se répandait par les pores de ma langue. Presque acide lorsqu’ils parviennent sur l’arrière du palais, je ressentis des frissons parcourir toute ma mâchoire inférieure. Cela me fit rire. Quel pouvoir et quel plaisir exquis ces quelques pépins noirs peuvent dégager.

Je les faisais tourner dans ma bouche, aspirant leur sucs puis interrompis leur mouvement entre mes dents. Je me risquais enfin à croquer dedans, curieux de ce que je pouvais encore découvrir de succulent.

Ajouter de la croustillance à ce délice olfactif apporte une note audible aux sens déjà envoutés. Ineffable harmonie, bouquet extasiant, j’avalais engloutissant ce qui restait pour recommencer mon voyage délectable jusqu’au dernier pépin.

Avez-vous découvert le fruit que je décris ? (laissez moi un commentaire)